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James Blake chante le post-dubstep

Auteur: Olivier Lalande
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James Blake chante le post-dubstep

L’expression «post-dubstep» a de quoi faire rigoler. Elle est atrocement prétentieuse et, il va sans dire, fustigée de part et d’autre par les puristes de musique électronique.

Cela dit, le mouvement existe bel et bien. Les gars de Mount Kimbie me le confirmaient, il y a quelques mois. C’était eux et leur ami James Blake, il y a 5-6 ans, sortant dans les boîtes londoniennes après leurs cours d’université, frémissant au son des tubes de Skream, Kode 9 et The Bug, mitonnant à leur tour leurs propres mixtures électroniques, les oreilles encore bourdonnantes de basses fréquences tonitruantes.

Des mixtures qui, paradoxalement, témoigneraient aussi éventuellement d’une certaine lassitude à l’égard du genre, vite devenu répétitif, trop agressif. D’où ce besoin d’y intégrer des influences pop, R&B, grime, hip-hop, UK garage, techno, et l’apposition obligée du préfixe «post» pour distinguer la nouvelle génération qu’ils incarnent du modèle original.

Les gars de Mount Kimbie ont encore dans leurs disques durs des tonnes de tracks enregistrées en duo avec Blake, qui a peaufiné depuis talents de chanteur autant que ceux de beatmaker. Si on l’a donc d’abord connu avec ses EP instrumentaux (The Bells Stetch EP, CMYK…) en 2010, sa reprise électroïde de «Limit to Your Love» de Feist lui vaudrait pendant ce temps de plus grandes percées encore, comme cette inclusion à la liste BBC’s Sound of 2011 à la fin 2010.

Sans surprise, son premier album éponyme lancé en début d’année fait une plus grande place à son côté chanteur que ses productions et ses liens avec le mouvement post-dubstep semblent aujourd’hui tenus. L’ambiance nocturne de ses chansons ainsi que l’ambiance futuriste induite par son recours astucieux à l’autotune sont toutefois autant de réminiscences de ses racines club.

Rat de studio depuis ses débuts (hormis les quelques concerts donnés avec Mount Kimbie), Blake, qui a récemment collaboré avec Bon Iver (alias «l’autre dude qui se sert de l’autotune comme il faut») sur le single «Fall Creek Boys Choir», en est en ce moment à ses premiers pas comme artiste de scène.

Il tourne présentement avec seulement deux musiciens de scène additionnels. Les critiques de ses concerts en sol nord-américain indiquent cependant qu’on n’y perd pas trop au change, même que ses morceaux prennent apparemment une tournure plus chaleureuse sur les planches. Voilà qui promet pour cette première visite chez nous ce weekend.

James Blake
2 octobre | Club Soda
1225, Saint-Laurent
avec Chairlift
jamesblakemusic.com