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Insomnie: la paralysie de l’écrit mise en scène à la Place des Arts

Peter Gabriel le chantait déjà en 1977 : «Modern love can be a strain». C’est sans doute le sentiment qui habite le protagoniste de "Insomnie" la pièce de Daniel Brooks, dramaturge ontarien.

Vous savez comment on se sent quand on ne dort pas; quand on accumule des dettes en sommeil. On est à cran, les nerfs un peu à vif. C’est précisément l’état de John F, un écrivain trentenaire. Il souffre de dyssomnie chronique, depuis l’arrivée de son premier enfant. Les maux qui le taraudent, perturbent son travail d’écriture et affadissent son inspiration. Paternité et création ont toujours été liées et parfois présentées comme des rivales: l’oeuvre versus l’enfant.

En éveil forcé, les tourments de John se nourrissent de sa stagnation professionnelle et de ses tracas conjugaux. John est englué dans ce quotidien dont il ne sort pas. Un jour, son frère, accompagné de sa femme, vient lui rendre visite. Cela agira comme un miroir grossissant : son couple est instable, sa créativité en berne; William, lui, étale son insolente réussite. Désespoir !

La mise en scène contribue au flou qui règne entre réalité et onirisme. Réel et irréel s’y entremêlent à dessein. Le metteur en scène, Michel Nadeau, dit s’être inspiré de David Lynch. L’humour est pince-sans-rire et salvateur et la prestation de Nicola-Frank Vachon qui prête ses traits au ténébreux John, remarquable.

Insomnie
Du 2 au 12 mars
À la Cinquième Salle de la Place des Arts | 175, Sainte-Catherine O. 
cinquiemesalle.com | theatreniveauparking.qc.ca

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