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RVCQ: Emanuel Hoss-Desmarais en lice pour les Prix Prends ça court!
Enfant de la balle, les contours de la destinée d’Emanuel Hoss-Desmarais se devinaient en filigrane dans sa prime jeunesse. Diplômé de l’Université de Montréal en arts et sciences avec majeure en études cinématographiques, il accomplit ses premiers travaux en 2001, grâce auxquels il glane quelques succès internationaux (Cannes, Toronto, Londres, New York). Ainsi, il se forge une solide réputation dans la publicité (Réno Dépôt, Air Canada, Toyota, Bell, Pepsi). Étoile montante de la nouvelle vague de cinéastes québécois, Emanuel est un touche-à-tout: acteur, monteur, scénariste et metteur en scène. Un artiste polymorphe.

Il travaille depuis plusieurs années avec le même scénariste. Marc Tulin, son alter ego de plume, a signé le script de Marius Borodine. Son actualité, c’est avant tout le prix Prends ça court! qu’il brigue, deux longs métrages en préparation, et enfin un troisième court-métrage dès cet été qui se profile. Les chances de sa candidature reposeront sur les frêles épaules d’un petit bonhomme passionné d’astronomie, prénommé Marius.

Marius Borodine
, son deuxième court-métrage, concourra en même temps que 43 autres œuvres, lesquelles convoiteront la récompense fondée par Danny Lennon. Marius est un enfant prodige pas tout à fait comme les autres. Une œuvre singulière vue au festival de Toronto en septembre dernier et qui a reçu une nomination aux Genie Awards.  

Entretien en champ contre champ téléphonique.



Quelle a été votre source d’inspiration pour Marius Borodine?
Pour Marius, on voulait aborder un nouveau style: le documenteur. Nos idoles c’est Zelig de Woody Allen, les œuvres de Christopher Guest. Marius, c’est la rencontre entre Guest (NDLR: mari de Jamie Lee Curtis) et Errol Morris.


Et globalement, quels sont vos modèles?
Ça évolue selon les époques. Je dirais Wes Anderson et Kubrick. Mais aussi les Frères Coen, du premier (Blood Simple) au dernier! Ils se sont trompés très peu souvent!


Qu’attendez-vous du prix Prends ­ça court?
Je n’en ai aucune idée. Il y a une vingtaine de récompenses. J’en ignore les détails. Je sais seulement qu’il y a 44 films en compétition.
 

Si vous remportez le prix, vous faites quoi? D’autres courts ou vous vous lancez définitivement dans l’aventure du long-métrage?
C’est une excellente question! J’ai envie de tourner un autre court-métrage cette année. Mon prochain long-métrage –Whitewash en écriture depuis 2 ans et produit par Micro Scope- se tournera à l’hiver prochain. En attendant, je pense que je vais m’offrir un autre court-métrage cet été. Je suis retombé en amour avec lui. Je n’en faisais plus dans ma tête, c’était fini. Et puis voilà…
 

6 ans se sont écoulés entre votre premier réalisation Table 13 et Marius Borodine? Pourquoi?
Ce n’était pas un motif pécuniaire. On travaille à deux en écriture avec Marc Tulin. Pendant qu’il écrivait, moi je faisais de la pub. Après mon premier court qui fut un exercice de style, je voulais passer au long. Après mon expérience dans la pub, j’ai eu envie de raconter une vraie histoire. J’ai vite vu que l’écriture serait un marathon. C’est une étape que je respecte tellement. Quand on n’a pas beaucoup d’expérience et qu’on veut que cela soit très bon, ça prend du temps. Pour mes films de long métrage, on se disait avec nos producteurs, qu’on présenterait le projet quand ce serait vraiment prêt. Durant toutes ces années, on n’a pas demandé de financement.

Whitewash sera mon premier long métrage. Le prochain qui suivra, s’intitule Birthmarked. Les deux auront le soutien de Téléfilm Canada et de la SODEC. Birthmarked est proche de Marius Borodine, sorte de prologue. On a voulu marier humour et émotion. Sa gestation dure depuis 5 ans.
 

La publicité, bonne école de formation ou manne financière?
C’est vraiment une bonne école. Je pense que j’ai toujours eu une aptitude à la narration. J’avais étudié la théorie, il fallait de la pratique! Mon père enseignait le cinéma. J’ai fait ma maîtrise à l’UdeM mais avec la pub j’ai progressé techniquement et acquis de la confiance dans la gestion d’une équipe. Ça m’a responsabilisé. La pub est un casse-tête, un schéma bien précis. C’est l’art de raconter quelque chose dans un format réduit, avec une contrainte temporelle.


Votre carrière de comédien, n’est-ce qu’une question d’argent ou un défouloir, voire l’occasion de mieux comprendre les comédiens que vous dirigez?
 
À l’université, j’étais déjà devant la caméra, persuadé que je percerais en tant que réalisateur, par le jeu. Non, j’ai toujours aimé et compris les acteurs. J’ai commencé en étant figurant sur les documentaires de mon père (NDLR: Gabriel Hoss est créateur des fameux Comment c’est fait // How it’s made.)



Prix Prends ça court 2011
Le 18 février à 20h
Bistro SAQ des Rendez-vous du cinéma québécois
Cinémathèque Québécoise | 335, De Maisonneuve E. | cinematheque.qc.ca

 

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