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Victime de la porn: l’attachement par le sexe

On dit que certaines personnes ont besoin d’aimer pour baiser. Moi, je pense que j’ai besoin de baiser pour aimer. Quand ça se passe bien, j’éprouve vraiment une attirance puissante dont je n’arrive plus à me débarrasser. C’est là que je réussis à me confier, à m’ouvrir, à m’attacher. Une communion d’intimité. Ça ne fait pas très viril puisque le cliché veut que les hommes arrivent supposément à séparer l’amour du sexe. Je dois être beaucoup trop romantique, sensible, ou guidoune.

Je peux tomber sur une fille qui est le diable en personne, si la connexion sexuelle est là, je n’arrive plus à m’en passer. Je l’ai dans la peau. J’ai l’impression d’être amoureux. Et est-ce qu’il y a une différence entre être amoureux et avoir l’impression d’être amoureux? Entre avoir mal et avoir l’impression d’avoir mal?

Je suis un total champion pour ce genre de relation stupide qui ne mène nulle part. La nature est bien contente parce qu’elle a réussi à me faire zigner sur une nana compatible (idéalement, sans que je me protège), mais côté quête du bonheur et tout ça, ce n’est pas tellement efficace.

Je ne semble pas être le seul avec ce genre de problème. Il y a tout plein de couples bizarres qu’on n’arrive pas à s’expliquer autrement. Cette fille brillante qui persiste à voir son connard inculte (mais qui la grimpe comme jamais). Ce mec sympa qui endure une espèce de folle aussi hystérique qu’insupportable (mais combien hate-fuckable).

On aimerait tant être en contrôle et ne tomber amoureux que des bons candidats. Ne jamais être attiré par des trucs aussi primaires (ou primates) que le plaisir de la chair, les phéromones ou d’autres explications scientifiques qu’on ne veut pas comprendre. C’est beaucoup trop triste de voir l’amour comme une succession de réactions chimiques. En même temps, être unis par le sexe, il y a des concepts plus désagréables que ça.

J’aime bien l’idée du sexe comme remède à tout. Vous me permettez un petit moment mielleux? Merci. T’sais, des fois, tu t’engueules au lit. Plus personne ne pense ce qu’il dit. Tout va tout croche. Tu pioches. Tu reçois. Tu te fous des conséquences parce que tu n’en peux plus à cet instant-là. Jusqu’au moment où, des fois, très tard, ça reconnecte. Un peu d’eau dans le vino. Les coeurs reprennent un beat plus molo. Un beat synchro. Et là… tu fourres.

Je n’apprends rien à personne en vantant les vertus du make-up sex, mais souvent, on sous-estime l’importance de cette étape. Le superpouvoir de ce renforcement puissant. C’est fondamental. C’est viscéral. Ironiquement, c’est lorsque ça va mal dans notre couple qu’on a tendance à baiser moins. Et si c’était l’inverse? Méditons là-dessus (ou sur quelqu’un).