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Tuyaux-concerts: Best Coast, Samiyam & les Francouvertes

Concentrés ou assortis, les concerts? D’un côté, les menus éclatés ont le don de laisser une impression durable. Je me souviendrai toujours de ce soir de 1993 où des jeunes Weezer bruyants ont volé la vedette aux soyeux Britanniques Lush, au Spectrum. Ou quand les Flaming Lips ont confié la première partie de leur jubilatoire messe psychédélique à la tonitruante machine à trois guitares Fang Island, en juillet dernier. Ce qui détonne cause des surprises, cela va de soi.

D’un autre côté, il fait parfois bon s’imprégner d’une ambiance bien précise, déguster un repas où les mets s’accordent parfaitement. Les soirs qui viennent offrent plus d’une occasion de ce genre. À commencer par la visite de Samiyam et de Teebs, ce vendredi 4 février au CFC, qui est le nouvel établissement sis dans les anciens locaux du regretté Zoobizarre, au 6388 Saint-Hubert. Si les noms de ces deux bidouilleurs ne sont pas des plus connus, on n’a qu’à mentionner le nom du collectif dont ils sont issus pour clarifier leur origine: Brainfeeder. Oui, le clan californien parrainé par Flying Lotus. Vous entendez donc d’ici les beats hip-hop expérimentaux déglingués à la J. Dilla, les effluves d’électro glitch ludique, les vapeurs ambient… Et quel plat local se servirait le mieux en entrée de ce met fumant? Les jeux rythmés de Kenlo Craqnuques? You got it: le monsieur est là aussi, avec les DJ Lexis et Rilly Guilty en prime.

Crème solaire
Concept similaire en version rock le lendemain, 5 février au Cabaret du Mile-End. Le thème de la soirée, cette fois, est «punk-pop-shoegaze à la californienne». On y accueille deux groupes qui n’ont peut-être pas réinventé la roue, mais qui ont eu la présence (ou absence) d’esprit de mêler les univers des Ramones et de Jesus & Mary Chain, puis de laisser cuire le tout plusieurs après-midis d’affilée sous le soleil tapant de L.A.: Wavves, créature fébrile de l’imprévisible poster boy indie Nathan Williams, et Best Coast (en photo), bibitte plus docile et sucrée de la pétillante poster girl indie Bethany Cosentino. À défaut de venir du même coin ensoleillé, No Joy, jeune combo montréalais comprenant d’ex-membres du projet indie-glam Bad Flirt, cuisine lui aussi la chose shoegaze avec un soupçon de punk, et compte pour cela les deux groupes en tête d’affiche parmi ses fans (de même que Sunne Rose Wagner, des Raveonettes, qui a mixé son premier album récemment lancé, Ghost Blonde). Bref, il a sa place en première partie. Distorsion à l’horizon.

Enfin, c’est ce lundi 7 février que la quinzième édition du concours Les Francouvertes prend son envol. Chaque lundi soir jusqu’au 21 mars, trois groupes s’affronteront dans le cadre de la période des préliminaires de la compétition. Pas facile, on s’en doute, de composer des menus bien accordés avec les concurrents d’un concours, mais les organisateurs y mettent du leur et dans le cadre de cette soirée de lancement, ça nous vaut une première joute à saveur bien country/folk: Canailles, qu’on connaît bien, se mesurent à Tracteur Jack et à Isabeau et les chercheurs d’or.

Également au programme: Katie Moore (lancement d’album) avec Charlotte Cornfield, jeudi 3 février au Cabaret du Mile-End; Rich Aucoin avec Superfossilpower, jeudi 3 février au Petit Campus; Pypy avec Corpusse et Pédo Pédro, vendredi 4 février à la Casa del popolo; Hôtel Morphée avec Erewhon, vendredi 4 février au Il Motore; Shortpants Romance (lancement d’album) avec Silver Dapple, samedi 5 février au Divan orange; The Radio Dept. avec Young Prisms, samedi 5 février au Petit Campus, ainsi que Julie Doiron avec Adam & The Amethysts, samedi 5 février au Il Motore.

Un immanquable? Best Coast avec Wavves et No Joy, samedi 5 février au Cabaret du Mile-End.