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Tuyaux-concerts: Robyn, The Decemberists et les High Dials

Le calendrier des concerts de la semaine me rappelle les sages paroles d’une grande penseuse d’une époque lointaine: Passe-Partout. «Y’a des gens qu’on n’aime pas tout d’sui-i-teuh/y’a des gens qu’on aime tout d’sui-i-teuh», a-t-elle un jour dit (OK, chanté). Ah, comme elle avait raison!

En effet, jamais je n’aurais cru un jour inciter les mélomanes à aller entendre en concert les geekissimes Decembersists, de Portland, Oregon. Longtemps, le quintette n’a que pauvrement singé l’indie-folk éclaté de Neutral Milk Hotel, lui ôtant les bonnes mélodies pour lui ajouter à la place un maniérisme britpop mal avisé et des textes lourdauds. Ensuite, il a commis l’espèce d’opéra prog The Hazards of Love (2009), spectaculaire de platitude. Bref, un parcours pas trop reluisant. Cela dit, le groupe est en train de se racheter avec son nouvel opus, le plutôt bon The King is Dead, paru le 18 janvier. Colin Meloy et sa bande y usent infiniment mieux des services du réalisateur Tucker Martine (R.E.M., Sufjan Stevens, My Morning Jacket) via un plein virage country, de meilleures mélodies et des arrangements épurés. D’accord, Colin, j’enterre la hache de guerre et convie les cœurs pas trop rancuniers à t’entendre chanter ta poésie collégienne lundi 31 janvier à l’Olympia, avec Wye Oak en première partie.

Si je n’ai jamais ressenti d’animosité envers la blonde suédoise Robyn, je ne peux pas dire non plus que sa pop gomme balloune m’ait jamais touché outre mesure par le passé. En revanche, son petit dernier lancé en novembre, Body Talk, qui compile les deux EP du même nom lancés plus tôt en 2010, est plutôt irrésistible. Sur fond de trames électro-pop élémentaires, la demoiselle atteint un quotient d’efficacité appréciable. Six mois après une visite éclair dans le cadre du dernier festival Osheaga, elle nous revient pour un plus long tête-à-tête jeudi 27 janvier au Métropolis, avec le glam boy torontois Diamond Rings et Natalia Kills en première partie. Malheureusement pour les fans trop lents à se procurer des billets, c’est à guichets fermés.

Un bon exemple de constance
Le dépassement, c’est bien, mais la constance aussi. Peu d’artistes locaux sont d’aussi bons exemples de cette qualité que le combo rock High Dials, qui astique son mélange de rock psychédélique et de britpop depuis le milieu des années 90 (alors qu’il se nommait The Datsons). Au fil des ans, sa proposition a fait l’objet de différents dosages – tantôt plus sixties, tantôt plus moderne. En novembre dernier, il ressurgissait d’humeur plus britpop que jamais avec Anthems for Doomed Youth, un quatrième album qui le voit explorer des teintes encore inédites pour lui, comme le shoegaze et le rock atmosphérique façon Echo & the Bunnymen. Adepte de la route, le groupe (qui comprend ces jours-ci l’excellent batteur George Donoso III, anciennement des Dears) n’a pas encore joué dans sa ville natale depuis le lancement du nouvel opus. Non seulement il remédie à la situation ce vendredi 28 janvier au Quai des brumes, mais en plus en compagnie de deux autres redoutables forces rock locales: les jeunes recrues indie-prog-pop Passwords ainsi que la machine à psyché-rock «shoegaziefiant» Vicious Delicious.

Enfin, dernière semaine pour danser dans le froid à l’Igloofest. L’événement tient ses trois derniers rendez-vous les 27-28-29 janvier, toujours au Quai Jacques-Cartier du Vieux-Port de Montréal. Jeudi le 27, les légendes américaines Carl Craig et Stacey Pullen rallient les fans de techno en compagnie de l’imprévisible Montréalais Jordan Dare. Vendredi le 28, l’inénarrable Poirier fait grimper la température en compagnie des Anglais Ikonica et SBTRKT et du Montréalais Bowly (alias de producteur du DJ house Sharivari), tandis que le Suédois Joel Mull, l’Américain DVS1, les Allemands de Kollektiv Turmstrasse et les Montréalais Nathan Burns et Elio Krass font sauter le couvercle une dernière fois le samedi 29.

Également au programme: Lake of Stew avec Irish Bastards, jeudi 27 janvier au Quai des brumes; Onomatops avec Golden Collider et Axxe, vendredi 28 janvier dans le cadre des showcases MEG; Jacques Greene avec Seb Diamond et Duvall, samedi 29 janvier au Belmont; Érotique PQ, samedi 29 janvier au Divan orange dans le cadre du lancement de la trame sonore d’Après-ski; ainsi que Twin Tigers avec Sandman Viper Command, mardi 1er février au Divan orange.

Un immanquable? Robyn avec Diamond Rings et Natalia Kills, jeudi 27 janvier au Métropolis.