Aller au contenu

All Night Long: Ciao 2010

Partagez : facebook icon twitter icon
All Night Long: Ciao 2010

La liste des bons moments de 2010, dans les clubs de la métropole, serait beaucoup trop longue à dresser, même avec la meilleure volonté du monde. Disons seulement qu’on a vécu une très belle année, malgré les répercussions tardives de la récession.

Preuve que les tendances changent? Les bookings plus audacieux, qui étaient rares il y a quelques années, sont aujourd’hui monnaie courante. Des joueurs établis, comme le Stereo (Matthias TanzmannLuca Bacchetti, Inxec & Matt Tolfrey) et le Salon Daomé (Butch, Coyu, Kruse & Nuernberg), ont été le théâtre d’une impressionnante succession de festivités, tandis que des nouveaux-venus comme le UN ont aussi fait preuve d’audace (Masomenos, Black Coffee).

Bien entendu, 2010 a aussi été l’année de Luc Ferrandez et son Projet Noise, de l’administration Tremblay et sa ligne dure envers les événements illégaux, de la SAT qui se fait imposer une importante baisse de volume en pleine prestation de Flying Lotus… Un important retour en arrière qui risque de taillader quelque peu la réputation dont jouit Montréal en tant que destination de party.

Les amendes (motivées par le réel ou la fiction, c’est selon) pour « débit de boisson illégal » ont plu sur bien des têtes, et les pompiers ont encore fait des siennes (parlez-en à Carl Cox) entre deux séances photo pour leur calendrier annuel.

Ce qu’on retient de tout ça, c’est qu’on peut faire la fête autant qu’on veut ici, tant que l’alcool disparaît à 3h, que les coffres de l’État sont bien remplis de taxes et des profits de la SAQ, que l’on ne parle pas trop fort, et que personne ne risque rien. Une belle fête trop propre et… trop plate?

 

UN PETIT GOÛT DE RÉCESSION
Ce qui frappe de plein fouet lorsqu’on regarde l’offre du jour de l’an cette année? On dirait que les promoteurs ont été victimes de compressions budgétaires. Les locaux sont majoritairement à l’affiche, ce qui est bien parce que nous avons d’excellents DJs en ville, mais un petit headliner ou deux n’aurait pas fait trop de tort.

Alors que les amateurs de grosses salles et de gros son étaient habitués au Centre Bell avec des Paul Oakenfold (2006), Sander Kleinenberg et DJ Sneak (en 2005), ils auront cette année droit à un party Celebration à l’Olympia, auquel on annonce des « top DJs » qui joueront « the best of hip hop, house & club anthems ». Même pas foutus de les nommer. Ça en dit long sur leur popularité. Ou sur l’emphase qui sera mise sur eux. On comprendra que le nom de l’événement a été « emprunté » et que les promoteurs ne sont absolument pas les mêmes, mais ça vous donne une petite idée du recyclage cheap en cours.

Ne booker que des locaux relève d’un désir à peine dissimulé de faire la piasse, car au jour de l’An, la proportion des Montréalais qui sortent est beaucoup plus élevée que d’habitude, et les clubs seront pleins peu importe qui mixe (ou, dans bien des cas, ne mixe pas). Alors pourquoi payer une tête d’affiche alors qu’on peut payer les locaux le même prix que d’habitude, et empocher des profits monstres?

Il y a tout de même d’excellentes alternatives (dont NIGHTLIFE a dressé une liste ici nightlife.ca/calendar/2010-12-31) qui vous promettent une nuit dont vous vous souviendrez à peine, alors enfilez vos plus beaux atours, et toastez lorsque sonnera minuit à vos résolutions, que vous avez une chance estimée à environ 7% de tenir toute l’année. 

 

 

Plus de contenu