Aller au contenu
MU: un manifeste urbain pour Borduas

Rien de plus sublime, dans l’amas de béton, de vitre et de brique que sont les métropoles, que de voir poindre entre deux commerces ou au coin d’un trottoir les élans artistiques de quelqu’un. L’art de rue est fascinant; c’est la voix des entrailles d’une ville qui se déchaîne sur ses murs. Et quoi de mieux qu’une touche de créativité pour raviver des lieux déprimants, oubliés ou anonymes?
 

Pour ce faire, l’organisme d’art public MU a un beau projet en tête. En février dernier, cela faisait cinquante ans que le peintre et activiste québécois Paul-Émile Borduas était décédé. Pour commémorer le tout et redonner une touche de vigueur à la place nommée en son honneur (qui relie la Grande Bibliothèque à la rue St-Denis), le designer graphique Thomas Csano et le calligraphe Luc Saucier ont une idée. Reprenant plusieurs éléments du manifeste Refus Global (écrit par Borduas lui-même) et s’inspirant du mouvement automatiste, ils désirent affubler le mur d’un heureux mélange de mots et d’images. Dans une thématique visuelle de rouge, blanc et noir, le mot « Manifeste » trônerait sur une explosion d’oiseaux rappelant les peintures de Borduas, des extraits du Refus Global ainsi que des code-barres évoquant l’automatisation et la simplicité.
 

Le projet promet: Csano est lauréat du prix GRAFIKA et Saucier est membre de la Société des Calligraphes de Montréal et calligraphe attitré de la Chapelle historique du Bon-Pasteur. De plus, MU projette de s’associer au Quartier des spectacles afin d’intégrer un aspect multimédia à l’œuvre une fois sa conception terminée. La réalisation de la murale Borduas serait une autre belle victoire pour MU, qui a également réalisé la murale « All the mountains know me », l’horizon colorée juste à côté de la Librairie Mona Lisait, sur Saint-Denis. C’est donc un projet à suivre!

 

mu-art.ca