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Pop up: Word Up! Battle, héros de la semaine

 Samedi prochain aura lieu la 6e édition des WordUp Battles au Bain Mathieu. Pour ceux qui sont un peu moins familier avec le milieu hiphop québécois (je ne vous blâme pas), il s’agit de la version bien de chez nous des événements de battle rap comme il en existe dans le reste du Canada et des États-Unis. Ça consiste en gros en un tournoi ou les adversaires s’affrontent à tour de rôle en s’insultant de façon plus ou moins poétique.

Imaginez un genre de 8 miles, mais sans musique et avec des textes écrits à l’avance.

Pour certain, ça peut avoir l’air barbare, mais je vous jure qu’une fois qu’on se prend au jeu, la nature humaine se charge de nous faire apprécier quand le spectacle en vaut la peine. C’est pas pour rien que la lutte ça marche et qu’une bataille à la sortie d’un bar attire l’œil du curieux. On aime voir le clash entre deux personnes en misant (intérieurement ou avec du vrai papier) sur un gagnant.

Mais comme dans tout bon événement hiphop québécois, y’a des problèmes et des détracteurs.

Premier problème récurrent dans le rap québécois : un manque d’organisation. Je vais d’abord préciser que je n’ai pas assisté aux précédentes éditions, donc je me fis sur les témoignages de plusieurs qui y étaient et sur l’impression que laissent les vidéos de l’événement. J’ai confiance que les gars vont essayer d’améliorer leur produit avec les éditions (les dernières sont déjà vraiment mieux que les premières), mais pour des raisons X, dans le rap c’est toujours plus long que dans le reste.

Ensuite vient le problème du prix.  D’un côté on a les fans de rap queb qui sont généralement une race assez cheap merci. Si ton divertissement préféré te coûte 20$ et que tu trouves ça trop cher, tu dois pas sortir souvent. L’argument de « je descends de (insérer le nom d’la banlieue ici) pis ça me coûte déjà mon transport » c’est stupide. On se demande après pourquoi le rap ne vend pas au Québec!

De l’autre côté, l’organisation dit ne pas faire d’argent et tout le baratin auquel n’importe qui ayant côtoyé des promoters  est habitué. J’suis désolé, mais à 20$ par personne dans un événement sold-out, t’es supposé faire d’l’argent. Si tu n’y arrives pas, appelle-moi j’vais te trouver des commandites qui vont changer tout ça.

Le plus gros problème selon moi est le fait qu’il n’y a pas de prix en argent aux gagnants. Come on! De l’exposure c’est bien gentil pour un nobody, mais ça ne suffit pas par la suite. Si les gars veulent voir gros, il faut qu’ils voient les battles comme des performances ou que le prix en bout de ligne soit en conséquence. Si un artiste qui remplit une salle de 500 personnes peut être payé entre 1000$ et 5000$ (je donne des chiffres approximatifs, ça dépend de plusieurs facteurs), y’a aucune raison que le(s) gagnant(s) d’un événement comme celui-ci n’empoche pas quelques billets bruns.

Je souhaite un bon show à ceux qui y seront et une longue vie à l’événement, en espérant qu’il corrige ses fautes et renforcisse ses points forts. Peut-être qu’un jour le rap québécois cessera d’être socialiste et acceptera que les promoters et les artistes fassent de l’argent. Qui sait, un jour quelqu’un me dira peut-être qu’il vit de ses battle rap au Québec, parce que vendre des disques ça marche plus…

P.S: R.I.P à un grand du freestyle battle qui est mort cette semaine. Eyedea que j’ai eu la chance de voir à Montréal et au Scribble Jam à Cincinnati.

Vidéo de la semaine

Un battle très funny entre Jamai et Freddy Gruesum. Pour plus de vidéos, allez voir le site du Word UP!