Aller au contenu
Pop Montréal jour 1: les Dears et le rock

Histoire de conserver un maximum d’énergie pour le reste du festival, la première soirée de Pop Montréal 2010 aura été plutôt tranquille pour votre humble serviteur. Tout est relatif… On est quand même rentré aux petites heures.

Première escale: le retour des Dears sur les planches montréalaises à la Mission Santa Cruz, sur Rachel… Déception: je croyais que le concert aurait lieu à l’intérieur de la kitchissime église portugaise sise au coin de Saint-Urbain, mais il s’agit plutôt du centre communautaire qui la jouxte. La salle ressemblant à un gymnase d’école, on se serait dit dans bal de fin d’année. Décor modeste, mais sono correcte.

Ceux qui souhaitaient entendre les classiques du groupe montréalais sont bien mal tombés: après presque une heure de concert, seules les nouvelles pièces tirées du nouvel album qui doit paraître au début 2011 avaient été jouées. J’ai éventuellement dû quitter pour le concert suivant, mais Murray Lightburn a parlé d’une «libération» qui viendrait après «la souffrance»… On suppose que quelques plus vieilles pièces ont été jouées en fin de course.

Et ce nouveau matériel? Résolument rock. À peine de claviers (on comprend pourquoi la nouvelle version du groupe ne comprend plus que Natalia Yanchak au synthé), aucun apprêt orchestral, mais beaucoup d’espace pour les frasques du guitariste Patrick Krief, ex-membre fraîchement de retour dans les rangs (tout comme le guitariste Rob Benvie). Demeurent un petit côté soul, quelques rythmes Motown et, bien sûr, une forte sensibilité pop, mais la cadence a considérablement augmenté depuis Missiles et Gang of Losers. Gros refrains, envies fréquentes de fredonner… L’inspiration semble être au beau fixe. Sur scène, Lightburn et Cie étaient animés, semblaient de bonne humeur… Ça promet!

En première partie, Hinterland Band, un quatuor d’Ottawa, n’a rien cassé avec son mélange de shoegaze, d’indie-rock et de britpop, mais a imposé le respect avec un son bien calibré, ni trop lourd, ni trop timide, ainsi que des chansons fortes.

Étonnamment, la salle d’environ 400 personnes était loin d’être pleine… Syndrome du soir de semaine ou chute de popularité?

Ensuite, direction Espace Réunion pour le party de fin de soirée. Là non plus, il n’y avait pas foule, bien que l’affluence ait progressivement augmenté à mesure que la soirée avançait. Nautiluss, le nouvel alias de l’ex-Thunderheist Graham Bertie (mieux connu sous le nom de Grahmzilla) ouvrait les hostilités. Le beatmaker jouait apparemment live, mais bien malin qui pouvait faire la différence, tant tout ce qui sortait de ses machines semblait lisse, lustré et préenregistré. Son mélange d’électro, de techno et de house n’est pas vilain, mais somme toute plutôt commun. Il faudra faire plus pour faire oublier Thunderheist.

Electric Electric a brusquement fait changer le climat avec une espèce de math-rock instrumental très progressif, façon Trans Am vieille époque, la rapidité en plus. Bien fait, mais très cérébral, académique. Quelques mordus du genre ont semblé apprécier, mais le public en général s’est montré sceptique, réservant au groupe un accueil poli.

Clairement, tout le monde était là pour We are Wolves, qui a livré son électro-punk dansant avec sa fougue, son tonus et son excentricité habituelle, et a donc surplombé une autre salle mouvante. Le trio serait peut-être dû pour un petit facelift de son répertoire, par contre… «Paloma» en introduction, «Total magique» et «Rue oblique» en fin de course, une pièce du premier album en rappel… Pour qui a vu le groupe à quelques reprises au cours de la dernière année, l’enchaînement commence à être un peu redondant. Mais c’est un bien petit bémol. La substance, la prestation, elle, ne déçoit jamais.

Ça faisait drôle de se dire que la prochaine fois que le groupe allait monter sur scène, c’est au Centre Bell, ce dimanche, en première partie de Gorillaz

 

Plus de contenu