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Château Vacant: L’heure de la récréation
C’est tous les jours les vacances avec Château Vacant. Ou presque. Il s’y dégage cette vague impression de souvenirs de voyage glanés ici et là, lors de la navigation du site internet. Des photos du Pérou, de la Roumanie, de la Chine. Des dessins minutieux de voitures et autres engins. Des posters en sérigraphie, des films d’animation colorés, bricolés, bigarrés. Rencontrés un lundi après-midi, Lémuel, Baptiste et Yannick portaient encore les traces de la fête de la veille, le bracelet du Piknic Électronik.
 
Un curieux hasard réunit les trois amis de longue date, nés en France, dans un quatre et demi de Montréal. «En septembre 2009, Baptiste était aux vendanges. Il a rencontré deux Montréalaises qui vivaient pour un an en France et qui avaient besoin de sous-louer leur appartement à partir de janvier. On a sauté sur cette opportunité.» Sans perdre de temps – ils y pensaient depuis un moment déjà –, Lémuel, Baptiste et Yannick mettent en branle leur compagnie, un terrain de jeu commun, une aire multidisciplinaire de design, d’animation et de photographie, d’illustrations, idéale pour faire des projets en groupe. Château Vacant est né.
 
«Pour le nom, on est partis sur cette idée de construire des châteaux en Espagne. Tu connais l’expression?» Froncement de sourcils. L’intervieweuse demande si cela a un quelconque lien avec cet art de pelleter des nuages. Autres points d’interrogation, cette fois sur les visages des trois Français. Une même langue, plusieurs expressions semble-t-il. Mais après quelques explications, il y a effectivement correspondance. «On aimait l’idée du château, un lieu imaginaire ouvert, mais on voulait enlever le côté ‘‘combat’’ du mot. En ajoutant le terme vacant, on donne une image de château abandonné où les gens peuvent passer, laisser des trucs et récupérer d’autres choses.»
 
Depuis la naissance de Château Vacant le printemps dernier, le trio multiplie les contrats. Ils sont derrière la pochette d’album du groupe Random Recipe, ils créent des affiches, des pages pour des magazines, le Memoz à Montréal, mais également des publications à l’étranger. La constance, c’est cette approche ouverte, axée sur la création, ce goût de surprendre et de bien faire. Bien que Château Vacant ne boude pas l’ordinateur, les nouvelles technologies sont utilisées comme un outil parmi tant d’autres. La plupart du temps, on joue avec la matière, on sort les ciseaux, la pâte à modeler, les cartons recyclés ramassés dans une ruelle. À partir de leur studio de la rue Casgrain, Château Vacant a les deux pieds dans le design tactile, une façon de faire remplie d’âme.
 
Château Vacant