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The Sainte Catherines: même pas morts

Presque cinq ans après Dancing for Decadence, les piliers punk locaux ressurgissent avec un cinquième album: Fire Works, disponible sous étiquette Union 2112 le 26 octobre. Cinq ans, c’est long, mais ça aurait pu être pire, comme nous le détaille le chanteur Hugo Mudie avec son «top 5 des choses qui ont failli mettre fin au groupe».

5- La batterie
Notre drummer, Rich, a décidé de se consacrer à sa famille et à son empire de livraison de viande. Nous avons donc dû engager un robot qui joue du drum pour faire toutes les tracks sur les démos. Malheureusement, on n’avait pas pensé que les robots avaient besoin de batteries. Des batteries de batterie, en fait. On lui en a trouvé quelques minutes avant la session finale. Par après, le robot s’est pensé bon et a commencé à faire de la coke. On l’a crissé dehors et on joue maintenant avec un humain du Saguenay.

4- La bactérie mangeuse de chair
Une semaine avant la sortie de Dancing For Decadence, j’ai pogné la bactérie mangeuse de chair ou «la maladie de Lucien Bouchard», comme me l’a tendrement annoncé le médecin. J’ai bien failli perdre mon doigt et ma vie. Quelques mois plus tard, en tournée canadienne, la chienne de maladie est revenue, mais dans ma face. J’ai bien failli perdre la face. Un chanteur pas de face, ça chante mal. Un band avec un chanteur pas de face, c’est moins cute sur le cover du NIGHTLIFE… Ahhh, on fait pas le cover?

3- Les jeux vidéo
À un moment, je me suis demandé si on allait vraiment réussir à composer une autre chanson. Après trois ans, on avait seulement une nouvelle chanson depuis l’enregistrement du dernier album. Les jeux vidéo devenaient la priorité des membres du groupe. C’était même à se demander si on allait pas revirer électro tellement l’influence était grande. Je ne comprenais pas du tout le trip jusqu’à ce qu’on me mette une manette dans les mains pour jouer à Unreal Tournament (un genre de Counter Strike). J’ai cassé mon clavier en deux quand je me suis fait tuer et j’ai composé la chanson «No Friends», qui se retrouve sur Fire Works.

2- Le camion
D’habitude, notre camion brise pendant une tournée, nous fait manquer des shows et prend toutes nos économies, mais depuis quelques années, ça se passe bien de ce côté. Par contre, un beau matin d’été, après avoir enregistré quelques voix sur des démos, je vais mettre du gaz dans l’truck dans un garage sur Sherbrooke. Alors que je suis en train de payer, le camion se met à rouler tout seul. Je tente de courir après pensant que j’étais en train de me le faire voler. Quand j’arrive à la hauteur de conducteur, je vois que le truck est conduit par le fantôme de Jack Kerouac. Il voulait retourner sur la route, ça a l’air. Jack entre de plein fouet dans un VUS «parké» l’autre bord de la rue. Je capote, je shake, je panique et je me pousse. Quelques mois plus tard, la police m’appelle chez nous: «quelqu’un a vu le chanteur de Yesterday’s Ring rentrer dans un VUS avec son camion, êtes-vous au courant de ça, M. Mudie?» J’ai failli passer l’année en prison, mais mon avocat, Guy Bertrand, m’a sorti de la marde.

1- L’industrie de la musique
On s’est rendu compte que l’industrie de la musique était tout sauf clean. Les gens se partent des compagnies de disques pour «aider la scène» et deviennent des corporations aux couleurs pastel subventionnées par ces mêmes trous du cul qu’ils prétendaient haïr dans l’temps. Des groupes dits «punk» font n’importe quoi pour essayer d’atteindre la gloire, crachant au passage sur leurs amis, leurs familles, leurs fans et leur idéologie. Des «journalistes» écrivent n’importe quoi sur des gens qu’ils ne connaissent pas pour essayer d’avoir un peu de l’attention dont ils ont manqué plus jeunes. Des «artistes» qui sortent des disques de reprises, leurs propres vieilles chansons en duos plates, des reprises des années 1970 version bars de région. Des vedettes qui n’ont jamais composé de tounes de leur vie. Des «bands» qui se composent de ton cousin hipster et de sa blonde, qui gossent sur des claviers et une criss de tambourine. Des modes incompréhensibles. La facilité, la rapidité, la glorification du ridicule. Le cynisme et le sarcasme sont en train de tuer une des choses que j’aimais bien dans cette vie: l’industrie de la musique. Il reste L’Écurie et Big Wheel Records, au moins.

The Sainte Catherines
12 novembre | Katacombes
1635, Saint-Laurent
avec Dig it up, Brixton Robbers et After the Fall
www.myspace.com/thesaintecatherines

 

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