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Frédérick Gravel: le metteur en scène nous parle de son boys band

Ce n’est pas une célébration, c’est un constat. Ce n’est pas de l’art engagé, c’est un
spectacle qui engage le public dans une réflexion. Et finalement, ce n’est pas un show au message masculiniste mais bien un show de mecs hétéros, pas nécessairement triomphant.

Tout se pète la gueule, chérie. Reste qu’on sait où on s’en va.

Présentée au dernier FTA, la pièce de Frédérick Gravel vous revient pour une série de dix représentations au Théâtre La Chapelle. Tout ça dans le cadre de SPARK: Safari urbain artistique, une nouvelle initiative du Studio 303 destinée à faire découvrir à des distributeurs étrangers ce qui se trame sur notre scène locale. «D’avance on savait que ce serait bien de refaire la pièce pour la faire vivre un peu plus», confie le chorégraphe/interprète/metteur en scène/musicien/tout ça, et plus encore.

On a beaucoup parlé de ce Tout se pètela gueule… mettant en scène Gravel la rockstar, Dave St-Pierre la pornstar, Nicolas Cantin l’acteur physique et Stéphane Boucher le musicien (ce n’est pas moi qui le dit, ce sont eux qui s’amusent de ce casting). Une pièce où le quatuor traite des modèles masculins
qui foutent le camp.

Loin de lui l’idée de clamer: «Oh la la, comme j’ai été incompris!» Néanmoins, Gravel souligne que le fond divertissant de la chose a fait en sorte que les spectateurs regardaient la pièce sans trop de barrières. Pour remédier à la situation, l’artiste à la captivante attitude cool s’est donné pour mission de mettre «plus de chair autour de l’os, afin d’éviter que ce soit juste une grosse blague».

Pour ceux qui ne sauraient trop à quoi s’attendre, eh bien, déjà, il ne faudrait pas s’attendre à voir une pièce narrative. Plutôt une suite de numéros où musique, gestuelle et dialogues se côtoient. Mais alors, demanderont les puristes, on parle d’un show de danse, de zique ou de performance, là? «Il n’y a pas de hiérarchie», tranche Gravel.

Suivant le principe du supergroupe (genre, si Them Crooked Vultures avait compté un autre membre dans ses rangs et qu’ils dansaient en plus), Tout se pète la gueule… réunit quatre grands noms de la scène québécoise. «Ç’aurait été tentant de rejoindre les esthétiques de chacun d’entre nous et de faire un best of, mais on ne l’a pas approché comme un projet collectif. Ça a plus été: ‘‘Bon ben Fred, c’est toi qui décides’’ et tout le monde a apporté sa propre énergie. Je crois qu’à cause du casting, plusieurs s’attendaient à voir le MEILLEUR show de l’année. Mais wow, non. Nous, on a juste fait un show.»

 

Tout se pète la gueule, chérie
Du 7 au 11 et du 14 au 18 septembre, à 20h
Théâtre La Chapelle | 3700, St-Dominique
lachapelle.org | studio303.ca