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Vitalic: la leçon

Auteur: Olivier Lalande
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Vitalic: la leçon

La meilleure musique est souvent celle qui prend position. C’est ce que Vitalic, alias Pascal Arbez, fait avec Flashmob. Féru de disco ayant émergé via la techno, dans les années  90, il s’est affirmé comme étrange bibitte de dancefloor en 2005 avec l’inclassable album OK Cowboy. A posteriori, son usage de la distorsion et de la compression lui ont valu le titre de chaînon manquant de la vague Ed Banger. Plutôt que de se mettre la tête dans le sable, il assume la parenté, avec Flashmob, et montre comment on fait à ses descendants avec des brûlots électro-house aussi mélodiques qu’adroitement produits. Conversation avec un bidouilleur transformé en compositeur.

Ce côté beaucoup plus mélodique de Flashmob, c’était prémédité ou accidentel?
C’est pas accidentel. Ça correspond à ce que j’avais envie de faire à ce moment-là. Autour de moi, y’avait beaucoup de choses très rythmiques, très dures, avec le son français très très soutenu. Donc, en réaction à tout ça, sans trop y penser, j’ai voulu faire quelque chose de moins dur, de plus mélodique. Ça ne veut pas dire que je vais rester là-dedans forcément.

Plusieurs t’attribuent une certaine paternité du son Ed Banger avec Daft Punk. Tu te reconnais, là-dedans?
Euh Je ne dirais pas «paternité», mais dans le son français, y’a peut-être des éléments qui ont été pris de certains trucs que j’ai pu faire, oui. Mais bon, y’a plus de paternité. Tout le monde a repris tout le monde. Daft Punk a repris des stars des années  80, qu’ils ont remixé à la façon  90; Justice a repris du Daft en prenant un peu de trucs à moi C’est de la composition. Personne n’a rien créé pour vrai, de A à Z.

Y’a une faille dans ce mouvement-là du fait qu’on en soit déjà lassé. Eest-ce que ça t’inquiète, la longévité de ta musique?
Difficile à dire. Moi, je sais que ce qui m’inquiète, c’est de prendre conscience de ce qui se passe techniquement, de l’évolution des sons, mais surtout sans jamais me vautrer complètement dans un genre. Par exemple, à l’époque de Gigolo, qui s’est essoufflé aussi rapidement, y’a beaucoup de gens qui ont répété quatre ou cinq fois le même EP et qui se sont retrouvés un peu cons quand ça a été fini. Moi, ma vision et c’est sans prétention c’est plutôt de faire mon truc, en fait. De trouver ce que moi, j’ai à dire, sans forcément rentrer dans une équipe.

Ces temps-ci, qu’est-ce qui t’allume musicalement?
(Il hésite) Habituellement, c’est des vieux trucs disco pas très connus, très répétitifs, un peu dub, en fait. Sinon, depuis cet été, j’ai été vraiment fan de Major Lazer. Ce qui ne me ressemble pas du tout. J’arrivais pas à rentrer dans cette musique et puis, tout à coup, je suis vraiment rentré dans Diplo, Switch et même M.I.A. Tout en cascade! Peut-être Bloody Beetroots, aussi. Parce que, justement, ça m’a changé du son français. La  Roux, aussi tout ce truc un peu fashion anglais, comme ça , ça fait un peu d’air frais.

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