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Papagroove: papa ne prêche pas

«On va commencer parce que t’es trop con!» Ce n’était pas à moi que la réplique s’adressait, mais ça résume l’ambiance de mon entretien avec Papagroove. Le tromboniste Mathieu VanVliet (on me spécifie à plusieurs reprises qu’il est belge), le batteur Sylvain Plante et le chanteur Sébastien Francisque semblent avoir autant de plaisir à déconner avant (et pendant) une entrevue qu’à jouer de la musique!

Formé au début des années 2000 par quatre musiciens, le collectif afro-funk en compte maintenant 13. «C’est parti comme un jam d’afrobeat, pis on invitait des cuivres à venir jammer avec nous», résume Laplante, un des fondateurs. «La formation s’est faite pendant les jams sessions parmi les musiciens qui revenaient tout le temps», complète le tromboniste. Laplante rajoute: «Quand un musicien ne pouvait pas, on en invitait un autre, mais quand le premier revenait, l’autre ne voulait plus partir. C’est pour ça qu’on s’est ramassés à 13!»

Le dernier à s’ajouter à la liste est le chanteur: «J’étais allé voir Papagroove en show et j’ai croisé Sylvain qui m’a dit d’embarquer sur le stage à la deuxième toune. Je suis allé et j’ai improvisé.» Les improvisations de Francisque ont convaincu le groupe d’en faire un membre à part entière: «Il a fait plusieurs concerts en improvisant n’importe quoi! [ ] Après trois-quatre shows, on lui a dit qu’il fallait qu’il écrive des textes!» précise VanVliet. C’est finalement l’écriture de ces textes qui mènera au premier disque du groupe, We’re not Blind, paru en 2008.

Le funk vs le beat
Depuis l’album, le groupe s’est promené à travers les festivals de toutes allégeances: jazz, musique du monde, folk, etc. Mais le groupe se réclame en fait de l’afro-funk. Loin d’être une subtilité sémantique, la différence avec la lignée afrobeat de Fela Kuti est marquée pour le batteur: «Y’a une grosse différence. [ ] Le chant de Sébastien est plus soul/funk et ce qu’on fait est plus ‘dans ta face’». Le tromboniste résume: «C’est groundé dans l’afro, mais en intégrant la musique américaine des années 1970 et après.» Au «you bet» affirmé qu’ils me donnent quand je sonde leur intérêt à un jour présenter leurs compositions en Afrique, les musiciens ajoutent qu’ils pourraient donner aux Africains un nouveau regard sur le genre.

En attendant, ils continueront à les présenter dans le frette montréalais, ce qui semble tout autant les motiver: «Au peak de l’hiver, les gens ont besoin de sortir dans un endroit où il fait chaud et que ça bouge», conclut VanVliet. Ça tombe bien, c’est ce qu’ils offrent.

 

papagroove.net

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