Aller au contenu
Navet Confit: jeudi confession

Homme à tout faire, Navet Confit joue, depuis son premier EP en 2004, entre l’absurde et la critique sociale, tout en déboîtant les mots et les structures musicales.

Si jadis il pouvait enregistrer jusqu’à trois démos de chanson par semaine, il laisse aujourd’hui macérer les idées plus longtemps dans le pot Mason de sa tête. «Ce qui est le fun là-dedans, c’est que mes tounes peuvent se transformer, parce qu’elles ne sont que le souvenir de quelque chose», m’explique un Navet philosophe.

Jean-Philippe Fréchette, alias Navet Confit, est reconnu pour générer une production abondante. Bien que deux années se soient écoulées entre LP2, l’ambitieux album double qu’il a lancé en 2007, et sa récente suite, LP3: Papier vampire, lancé en septembre dernier, l’artiste et réalisateur est constamment en création.

Seulement 13 titres apparaissent sur LP3. Fidèle à ses habitudes, cependant, Navet Confit n’en est pas resté là et offre gratuitement aux détenteurs de l’album la compilation EP5 à télécharger via son site officiel. «Moi, je me sers du Web pour passer des affaires qui seraient des suicides commerciaux», affirme-t-il, en comparant son initiative aux «B-sides» de Pavement qu’il achetait plus jeune.

Avec ses plus récentes chansons, comme «Le bébé dans la boîte», il est clair que l’artiste n’a pas abandonné son côté absurde. «Mes tounes me font souvent cramper! Pas nécessairement quand je les écris, mais en studio, elles me font vraiment rire! C’est comme si je me faisais des insides. Mais c’est loin d’être du Gilles Latulipe, on s’entend», me dit Navet qui rit en pensant à rire.

Son emploi du temps chargé ne l’empêche pas de travailler aux projets d’autres musiciens. «J’essaie de comprendre et de saisir leur univers. La job de réalisateur c’est mon métier préféré est de ramasser la création de quelqu’un et d’en faire un tout qui va être intelligible», explique celui qui a réalisé le plus récent album de Carl-Éric Hudon et qui accompagne en concert Jérémi Mourand et Géraldine (il faisait de même avec Alexandre Champigny avant que celui-ci ne parte vivre en Allemagne). «Je trouve ça super trippant, parce que c’est un complexe d’échanges en tout temps.»

Navet Confit sait bien s’entourer et, en spectacle, les musiciens qui l’accompagnent influencent beaucoup son attitude sur scène. «Il y a du monde qui trouve que je ne bouge pas beaucoup, mais ça dépend. Quand je joue avec Polipe, par exemple, les musiciens sont super dedans, alors c’est certain que ça me donne plein d’énergie», observe Navet.

Le Navet confit est-il donc bon pour la santé? «Mon projet, pour moi, pas vraiment, parce que j’ai tendance à me brûler. Mais la musique me rend positif Je suis un brûlé heureux!»

Plus de contenu