Aller au contenu
John Zeppetelli: DHC/ART présente Replay de Christian Marclay

Christian Marclay. Plasticien? Artiste visuel, disons? Musicien? Créateur sonore, mettons? Pour John Zeppetelli, commissaire d’expositions à DHC/ART, la fondation pour l’art contemporain inaugurée il y a un an, il n’y a pas de doute: ce DJ «d’avant l’heure», d’origine suisse et New-Yorkais de longue date, est un visuel.

Reste que la présentation de son art, un premier solo à Montréal dans son cas, en donnera plein la vue et l’ouïe. Pur hasard des programmations, l’expo Replay à DHC/ART sera la troisième grande aventure visuelle offerte cet automne à Montréal à aborder la teneur musicale d’un art davantage matériel.

Après Warhol Live, au Musée des beaux-arts, et Sympathy for the Devil, au Musée d’art contemporain, la rétrospective Marclay tourne essentiellement autour d’un travail vidéo, mais réunit aussi des sculptures et objets, tous concernant le monde de la musique: disques, instruments, son.

L’expo Replay est l’oeuvre d’Emma Lavigne, cette spécialiste du sujet visuel lorsqu’il se fait entendre, qui était également une des commissaires de Warhol Live. Comme quoi les hasards ne sont pas pure coïncidence.

Après Marc Quinn, Sophie Calle, voici que DHC/ART présente un troisième artiste très prisé dans le monde de l’art contemporain. Pourquoi? Et pourquoi pas? Vous attendez-vous à ce que l’on invite des artistes de bas calibre?
Je ne me passionne pas pour des artistes parce qu’ils sont de grande notoriété (bien qu’ils le soient), mais parce que leurs travaux sont importants, complexes, critiques, flamboyants, intelligents.

Le reste, c’est de la bullshit. Nous essayons de montrer des choses jamais vues à Montréal, faire les meilleures expositions, autant que possible, avec les artistes qui nous semblent les meilleurs.


Quelles réputations ont DHC/ART et Montréal pour attirer ces gros noms?

DHC/ART n’existe que depuis un an, mais elle est déjà bien établie en dehors de nos frontières. La programmation attire les regards.

Quant à Montréal, je ne sais pas, je crois que l’on contribue à son rayonnement. Montréal est un centre intéressant de musique indépendante, ça la rend attrayante, tout comme sa mythologie de métropole française nord-américaine.


Comment interpréter sa relation visuel/musique? Un paradoxe?

Voir la musique, écouter l’art Il y a plus d’un paradoxe, il me semble. Qu’il ne faut pas chercher à expliquer, mais à savourer.

L’aspect visuel de l’art lui permet de faire réfléchir sur les effets de la musique dans la société et sur le rapport de la musique aux images, à la culture de consommation, aux médias.

L’expo, très vidéo, comprend deux installations majeures, Crossfire et Video Quartet, un chef-d’oeuvre, si on peut se permettre ce mot.

Les montages qu’il y fait à partir de films de Hollywood s’expliquent formellement, mais aussi de manière critique, analytique.

Mais Marclay n’est-il pas aussi politisé?
Je pense à l’oeuvre Guitar Drag, où une guitare se fait tirer par une voiture. Je ne dirai pas que Marclay est politisé ni activiste. Je crois qu’il crée des objets intelligents et des sons fascinants. C’est déjà beaucoup.
 

du 30 novembre au 29 Mars


dhc-art.org

Plus de contenu